à peine ne pleut-il plus que déjà la lune apparaît
masse polaire suspendue
indéniablement les rues ont leurs marées et le fleuve exhale des parfums d'estuaire semblables au sel et au sang dont je suis fait
instincts irréfléchis ou murmures indistincts
sensations diffuses ou sentiments confus
j'ai ce goût légèrement métallique sur les molaires
je le vois le rêve des bannis
je la vois la consolation des solitaires
et l'apaisement des démunis
et la destination providentielle des désemparés
je le vois leur travail qui est aussi celui des cicatrices
qui est aussi celui de la cendre à devenir fertile
en traversant le petit bois
en traversant le terrain vague jusqu'au terminus du tramway
je le vois surtout l'unique sort qui nous attend tous
vieillir petit à petit vieillir en étant totalement dépassé
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