maintenant



sans les méchants les saints ne le sont guère et sans les saints les méchants ne le sont pas vraiment 

valse absurde qui parfois me réjouit

qui parfois me déprime 

je finirai seul et inachevé 


l'année est triste 

l'année est grise mais certaines heures vibrent au milieu de la nuit ardente 

pas d'étoiles 

pas de grillons 

un peu de fumée flotte que j'inhale longuement et maintenant je flotte également 

les rêves s'en vont dans les souvenirs comme la sève via le sol s'en va dans l'eau 

des trains me passent par la tête qui font des étincelles et certains de ces bruits se transforment en mots 


j'archive des confidences 

des histoires d'amour 

le minimum de sadisme qu'implique la maternité 

des après-midi de pluie 

la sueur froide que déclenche la gueule de bois

ton suicide quotidien pour retrouver une vie normale 

ta robe aphrodisiaque qui raconte ta vengeance et qui me donne envie de te monter dessus comme un grand singe alpiniste


quelque chose de luxueux se mélange à quelque chose d'amer 

la ville est une lande tranquille 

et nous sommes tous des créatures de dieu 

tous libres 

tous égaux 

tous craignos


le futur est là droit devant et personne n'y voit que dalle 


profondeur infinie de cette direction que n'indique aucune boussole

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