finalement

 


la ville entière est comme ça

un abri impossible

une prison que personne ne voit ou alors beaucoup trop tard 


la ville entière est comme ça 

une fête foraine de sang et d'essence où chacun dans son rôle récite son texte pioché dans les archives secrètes du ventre ou

les dossiers à charge du cœur 

qui font que les souvenirs sentent le mensonge et les célébrations le procès où les veufs sont coupables où les orphelins sont coupables et les défunts dignes de tous les mépris 


dans la poésie d'un passage souterrain 

des fantômes engueulent  

des squelettes qui se défoncent 


autant d'échos qui pourraient être aussi bien orgasmes qu'agonies


j'essaie de comprendre et ne veux rien ranger

ni la force qui me pousse ni la peine qui se terre en moi et qui ne m'appartient pas


fuir me fatigue et j'en ai marre de la réalité


je bois cul sec en regardant mes projets partir à la dérive 


je fais l'intéressant avec mes lacunes et j'aimerais tant m'y connaître mieux en rêves


parfums horribles

puanteurs délicieuses 


mon insignifiance me satisfait pleinement

et c'est peut-être ça et juste ça finalement être libre




       photo Olav Kresp

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