bivouac

 


l'automne éclate comme une guerre 

et je récupère un morceau du monde que j'avais perdu 

et cette fraîcheur qui appuie sur mes cernes me fait le plus grand bien  

apocalypse à la une des journaux et c'est peu dire que je ne me sens pas concerné

ni en mal ni en bien


l'automne éclate comme une guerre

les feuilles ont changé 

le vent a changé

j'oublie les feuilles mais j'oublie pas tes yeux qui jouissent 

j'oublie le vent mais j'oublie pas ta langue dans mon cul 

l'amour ne m'a jamais été aussi inutile 


l'automne éclate comme une guerre 

et des êtres humains se meuvent qui font les beaux qui font des drames qui montrent les dents qui se racontent des histoires d'incendies et qui restent polis tout en s'insultant 


difficile de différencier ceux qui n'ont pas renoncé à leurs rêves

de ceux qui affrontent la réalité 

après tout 

certains qui courent sont peut-être bien en train de fuguer 


l'automne éclate comme une guerre 

dans les tunnels du ciel 

des particules électriques dansent 

et un train passe sur le viaduc ferroviaire 

je mange mon sandwich en contrebas 

bivouac 

il y a un portail qui s'ouvre entre deux arbres 



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