je reviens des courses et j'ai rien envie de bouffer
je me gratte la main avec les dents
mon dieu que ce dimanche est chiant
je m' habitue au bébé mort dans une benne à béton
au mec qui veut épouser sa sœur
au daron qui confond éducation et torture mentale
la prof des beaux-arts trouve que ma grossièreté affaiblit ma poésie
je la traite de pelle à merde
il y a trop de microgrimaces sur son visage comme il y a trop de gencives dans le sourire de la dame qui s'extasie devant le bronzage de ce SDF
mon dieu que ce dimanche est chiant
pour sortir de ma zone d'angoisses j'essaie l'autosatisfaction malsaine ou bien je m'oblige à rêver
(réussite inégale dans les deux cas)
prisonnières à jamais de leurs fiançailles
laideur et beauté ne se sont jamais autant ressemblées
poils pubiens dont sont faits certains marque-pages
cheveux dont sont faits certains animaux de compagnie
folie inhérente de ce monde où respirer demeure un art compliqué et le scepticisme un travail exténuant
mon dieu que ce dimanche est chiant
le vent d'Autan me fait juter les yeux et tout le saint-frusquin du cercle ORL
le royaume appartient à des tocards qui ne se sentent plus pisser
à des monarques mystiques qui prennent leurs ordres des grandes banques
mon dieu que ce dimanche est chiant
je sale ma deuxième semaine de barbe au cognac
ma tête tourne avec la terre aveuglée par le rayonnement invisible du cosmos
contexte tellement immuable que tous mes échecs deviennent doux
mon dieu que ce dimanche est chiant
chérie
steuplé
vas-y
punis-moi à grands coups de chnek
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